L’Institut d’émission des départements d’outre-mer (IEDOM) publie une note analysant le profil sociodémographique et professionnel des ménages surendettés réunionnais ainsi que la structure de leurs ressources et la composition de leur endettement.
La moitié des surendettés sont au chômage
Les ménages réunionnais en situation de surendettement sont essentiellement composés de personnes jeunes vivant seules (célibataires, séparés, divorcés ou veufs) et ayant un ou plusieurs
enfants à charge. Plus de la moitié des surendettés est au chômage ou sans profession contre 40 % en France métropolitaine. Ces ménages sont majoritairement locataires de leur logement (59%) mais la part des propriétaires est plus importante qu’au niveau national.
Absence de capacité de remboursement dans deux cas sur trois
Près de 60 % des ménages surendettés ont des ressources mensuelles inférieures au SMIC, une proportion nettement supérieure aux départements français d’Amérique (DFA) et à
la France métropolitaine. Les deux tiers des surendettés réunionnais ne disposent d’aucune capacité de remboursement, contre un surendetté sur deux dans les DFA.
Une prédominance des dettes bancaires
À l’instar de la France métropolitaine et des DFA, l’endettement des ménages est de nature mixte, combinant à la fois des crédits bancaires et des arriérés de charges courantes. Les dettes bancaires concentrent les trois quarts de l’endettement global dont 40 % de prêts à la consommation et 35 % de crédits immobiliers. Les dettes de charges courantes, présentes dans près de six dossiers sur sept, correspondent essentiellement à des arriérés de loyers et des dettes fiscales (impôt foncier en majorité).
Plus de dossiers, mais un endettement moindre que dans les autres DOM
L’endettement par dossier est globalement plus faible à La Réunion : 34 612 euros contre 40 253 euros en France métropolitaine et 48 792 euros dans les DFA. Rapporté à la population, le nombre de dossiers déposés à la commission de surendettement de La Réunion a doublé par rapport à 2008. À deux dossiers pour 1 000 habitants, il est le plus élevé des DOM, mais reste toujours très inférieur à celui de la France métropolitaine (plus de quatre dossiers pour 1 000 habitants). Plusieurs raisons peuvent être avancées pour expliquer cet écart. Tout d’abord, comme dans les autres DOM, les ménages s’appuient davantage sur la solidarité familiale et parfois communautaire. Ensuite, l’offre de produits financiers dans l’île est vraisemblablement moins dense qu’en France métropolitaine, au regard de la précarité d’une partie importante de la population dont l’accès au crédit est plus restreint (un tiers de la population est couverte par le RSA contre 8 % au niveau national). Enfin, l’apparente complexité de la procédure ou encore l’illettrisme (taux d’illettrisme à 22,6 % à La Réunion contre 7 % en France métropolitaine ; estimation Insee 2011) constituent des obstacles pour certains débiteurs.
L’analyse par zone géographique montre un nombre de dossiers par habitant plus important dans le Nord de La Réunion, ce qui est lié à la localisation à Saint-Denis du secrétariat du surendettement. Par ailleurs, l’IEDOM tient, tous les lundis, une permanence du secrétariat à Saint-Pierre et envisage de l’étendre aux zones Ouest et Est selon une fréquence
mensuelle, afin d’assurer davantage de proximité et d’accessibilité à la population.
Lire la note de l’IEDOM
Partager cet article !