Lors de la dernière assemblée plénière du Haut conseil de la commande publique, qui s’est déroulée sous la présidence de Margie Sudre le 8 octobre dernier à la Chambre de commerce et d’industrie de La Réunion, Francis NIVAL, président de l’observatoire des prix, des marges et des revenus (OPMR), a présenté les principaux enseignements dans le domaine de la commande publique de l’étude sur le coût des matériaux de construction réalisée par le cabinet Elan développement pour le compte de l’OPMR.
Après avoir brièvement rappelé les principales conclusions de cette étude que vous pouvez consulter sur notre site en cliquant ici, il a expliqué plus en détail de quelle manière la commande publique pourrait selon lui contribuer à l’objectif de réduction de l’écart des coûts au regard de cette étude.
Ainsi a-t-il identifié trois actions possibles :
- La première vise à l’amélioration de la connaissance des coûts par les maîtres d’ouvrage. Le Cahier des clauses administratives générales applicables aux marchés publics de travaux (CCAG travaux) applicable depuis 2010 prévoit que les prix sont détaillés au moyen de la décomposition des prix forfaitaires et des sous détails de prix unitaires qui doivent distinguer notamment les dépenses de matériaux.
Or, les maîtres d’ouvrage contactés dans le cadre de cette étude n’ont pas pu fournir un détail de prix suffisant pour permettre d’évaluer le coût des matériaux incorporé dans la construction de logements.
Il est donc souhaitable, à l’avenir, d’exiger la décomposition des prix forfaitaires et des sous détails de prix unitaires dans le cadre des marchés publics.
Par ailleurs la mise en place d’un observatoire des prix des matériaux est préconisée, rôle qui pourrait incomber à l’OPMR.
- Une deuxième proposition en vue de la réduction des écarts de coûts consiste en la création d’une centrale d’achats, au départ à l’initiative des bailleurs sociaux, mais extensible bien entendu à d’autres entreprises de construction intéressées.
- En troisième lieu, et même s’il n’est pas évident qu’il puisse en résulter des économies dans l’immédiat, les marchés publics pourraient encourager l’innovation dans la production locale de matériaux de construction.
Le but est de limiter les importations massives et sur longue distance (Europe, Asie), avec des coûts de transport et un bilan carbone élevés et de permettre la création d’emplois.
Le bureau d’études propose d’organiser localement la certification des nouveaux matériaux et d’effectuer leur promotion auprès des utilisateurs potentiels.
La part de la « filière humide » fondée sur l’utilisation du béton associé au métal pourrait être progressivement réduite au profit de la « filière sèche » utilisant en majorité des matériaux locaux (ossature en bois, pierres, terre, bambou…).
Lire le discours de Francis NIVAL
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