Dans sa note sur le système bancaire réunionnais rendue publique le 8 mars 2016 , l’Institut d’émission des départements d’outre-mer (IEDOM) propose un éclairage sur le système bancaire à La Réunion et met l’accent sur ses caractéristiques et ses transformations.
La présence d’un système bancaire sain, actif et concurrentiel constitue un pilier crucial pour accompagner la croissance d’une économie et contribuer à son potentiel de développement. Dans ce contexte général, le rôle joué par le secteur bancaire dans le financement de l’économie est d’autant plus important à La Réunion que le tissu économique y est particulièrement dense en petites entreprises (TPE), qui n’ont pas ou peu accès au marché financier.
Après des années de croissance soutenue des crédits, la crise bancaire et financière de 2008 a marqué un tournant dans le fonctionnement du modèle de la banque de détail à La Réunion, comme ailleurs. Cette crise a représenté en effet une rupture caractérisée par le basculement dans un environnement d’octroi de crédit plus contrôlé et sélectif. Les prêteurs institutionnels se voient alors jouer un rôle grandissant, les financements partagés se développent et des offres alternatives de financement se mettent en place en complément du crédit bancaire traditionnel, devenu plus sélectif.
Quelques années plus tard, la rentabilité des banques réunionnaises s’est rétablie. Néanmoins, face aux contraintes règlementaires croissantes (Bâle III), à l’arrivée de nouveaux acteurs ou encore aux évolutions des moyens de paiement et de la tarification des services bancaires, les modes de financement de l’économie et les moteurs de la rentabilité des acteurs bancaires se sont transformés.
Plus récemment, la loi dite « Lurel » sur les tarifs bancaires est venue limiter les revenus tirés des services financiers facturés. Depuis le premier Observatoire des tarifs bancaires aux particuliers confié à l’IEDOM (avril 2011), 80 % des tarifs les plus couramment utilisés sont restés globalement stables ou ont baissé à La Réunion, parfois de façon significative (jusqu’à la gratuité totale pour certains).
Face aux contraintes accrues et aux moindres revenus, les banques cherchent donc à diversifier leurs sources de revenus. Elles s’appuient notamment sur de nouveaux canaux de distribution tels que la banque en ligne ou le développement de produits non bancaires (assurances, téléphonie, etc.) comme vecteurs de croissance.
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