De nombreux articles et commentaires ont récemment été publiés dans la presse locale pour s’alarmer de la cession d’entreprises réunionnaises à des sociétés extérieures durant ces dernières années (EDENA, SPHB, Quartier français…), La Réunion perdant ainsi progressivement le contrôle de son économie.
Dans cette nouvelle note, Jean-Yves ROCHOUX, économiste et membre de l’OPMR, observe que la distinction entre les entreprises situées sur le territoire réunionnais contrôlées par des capitaux locaux et celles qui le sont pas des capitaux extérieurs n’est pas le critère le plus déterminant pour comprendre leur degré réel d’attachement au développement économique de notre territoire.
En effet, précise-t-il, ce qui compte pour un groupe, qu’il soit intérieur ou extérieur, c’est d’abord son propre projet de développement.
Ainsi cite-t-il à l’appui de son propos l’exemple de BOURBON qui, d’un groupe familial spécialisé dans la production sucrière, se définit aujourd’hui comme » un pure player des services maritimes à l’offshore pétrolier « . De fait, c’est aujourd’hui une entreprise qui a son siège social à Paris et qui est cotée à l’Euronext.
En outre, observe-t-il, pour l’instant et faute de données statistiques, on ne sait pas du tout, au-delà des opérations particulières relevées par les médias, quelle est l’importance des flux en entrées et en sorties et s’il y a, éventuellement, déprise économique ou non.
Néanmoins, compte tenu du niveau de développement macroéconomique, de la taille modeste des entreprises locales et de la croissance réunionnaise de longue période, on peut penser, ajoute-t-il, que les investissements directs sont plus importants en entrée qu’en sortie même si cela reste à confirmer par les statistiques correspondantes.
Aussi considère-t-il qu’il convient d’agir en s’efforçant de substituer au mythe de « l’attachement naturel » des entreprises locales contrôlés par des capitaux locaux, un « attachement construit »; Ce qui correspond en fait, selon lui, à des propositions qui, pour certaines, ne sont pas nouvelles. Ainsi, les actions à conduire pour plus de développement endogène ou pour « l’attitude Réunion » prônée par le Président de la CGPME Réunion correspondent-elles à cette démarche. « Plus globalement, affirme-t-il, il s’agirait de développer une Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) appliquée au territoire réunionnais et qui pourrait être généralisée à l’ensemble des parties prenantes (salariés, consommateurs, acheteurs publics…). C’est ce à quoi correspondent, au moins partiellement,certaines actions déjà développées à la Réunion, qu’il s’agisse de DEFI ou de la Stratégie du Bon Achat (SBA) ».
Lire la note de Jean-Yves ROCHOUX
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