Dans une étude rendue publique le 19 janvier 2017, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) de La Réunion dresse un panorama très complet du logement à La Réunion. Cette étude s’appuie sur les résultats de l’enquête Logement réalisée de mi-2013 à mi-2014 et est le fruit d’un partenariat avec le conseil régional et la DEAL de La Réunion.
Elle comprend une analyse très détaillée sur les dépenses que consacrent les ménages pour leur résidence principale. Les dépenses de logement rapportées aux revenus des ménages permettent en particulier de mesurer l’effort financier des ménages pour se loger et l’allègement apporté par les aides au logement.
661 euros par mois pour un locataire
En 2013, à La Réunion, un locataire dépense en moyenne 661 euros par mois pour son logement. Le loyer constitue 80 % de cette dépense (532 euros). Les autres postes de dépenses de logement sont d’abord les charges avant impôts (113 euros), c’est-à-dire les charges locatives (36 euros) et les dépenses en eau et en énergie (77 euros). Enfin, la taxe d’habitation – dont le montant et le paiement sont liés pour partie aux revenus fiscaux déclarés du ménage – s’élève en moyenne à 16 euros par mois sur l’ensemble des locataires. Cependant, seuls la moitié d’entre eux doivent s’en acquitter pour un montant mensuel moyen de 35 euros.
1 078 euros par mois pour un accédant à la propriété
En 2013, à La Réunion, un ménage propriétaire accédant dépense en moyenne 1 078 euros par mois pour son logement. Cette dépense est cinq fois plus élevée que pour un propriétaire non accédant (210 euros). L’essentiel de la dépense des propriétaires accédants est en effet consacrée au remboursement du ou des emprunts liés à l’achat du logement (848 euros en moyenne). Puis viennent les taxes foncière et d’habitation (136 euros) et la consommation d’eau et d’énergie (88 euros). Les nonaccédants n’ont à s’acquitter que des dépenses courantes de consommation de logement (eau, énergie, taxes). Les charges de copropriété ne concernent qu’une proportion faible des propriétaires.
16 % des revenus mensuels consacrés au logement
En 2013, à La Réunion, une fois déduites les aides au logement, les ménages consacrent en moyenne 16 % de leurs revenus mensuels aux dépenses de logement. Le taux d’effort net en logement est le plus élevé pour les accédants à la propriété (24 %), puis pour les locataires du secteur libre (23 %) et ceux du parc social (18 %). Le taux d’effort des propriétaires non accédants de leur résidence principale est nettement plus faible (7 %), car il correspond seulement au paiement des taxes et des charges. Le taux d’effort net des ménages a peu varié depuis 2006.
Les aides au logement au soutien des plus modestes
Les aides personnelles au logement soutiennent les plus modestes. L’effet sur le taux d’effort est le plus important pour les locataires du secteur social (- 15 points) et plus encore pour les plus modestes d’entre eux (- 40 points). Pour les locataires du secteur libre, les aides au logement permettent de réduire en moyenne de 5 points le taux d’effort. Sans ces aides, les ménages locataires les plus défavorisés consacreraient la quasi-totalité de leurs revenus aux dépenses de logement.
Cette étude intervient à un moment particulièrement riche de l’actualité autour des enjeux de l’habitat et du logement à La Réunion.
De nombreux autres sujets que les dépenses de logement y sont abordés :
– le logement locatif social ;
– les caractéristiques et le mode d’acquisition des propriétaires récents ;
– les logements possédés autres que celui occupé ;
– l’opinion des ménages sur leurs conditions de logement ;
– le désir de mobilité des ménages ;
– les dépenses liées à des travaux.
Elle vient enfin compléter l’étude « Les conditions de logement s’améliorent, mais pas pour tous » diffusée en mai 2016 dans la collection Insee Analyses Réunion avec le même partenariat. Elle mettait en évidence que les conditions d’habitat des Réunionnais se sont améliorées depuis 2006. Cependant, des problématiques de surpeuplement, de présence d’humidité ou encore d’accès au parc locatif social subsistent.
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